La frustration est l’un des plus puissants moteurs créatifs. Il est sauvage, brut et animal. C’est une part de notre instinct de survie qui déteste se sentir prisonnier dans une cage dorée. Si nous nous connectons directement à notre vraie nature, on peut y découvrir une essence et une puissance créative incroyable.
Je savais que, pour les femmes, l’énergie du plancher pelvien était un vecteur de cette force créative. Toutefois, je n’avais jamais vraiment osé la laisser s’exprimer jusqu’à aujourd’hui. Maintenant, je la convoite et l’embrasse farouchement.
Et, malgré sa timidité dans mes plus jeunes années, cette créativité sauvage a toujours été présente. Ça même été l’étincelle de ma quête sur la créativité. Même si j’ai baigné dans l’art une bonne partie de ma vie, je n’ai pas toujours été aussi proche de ma créativité. Effectivement, cette quête a bel et bien commencé, et c’était la frustration.
Enfance imaginaire
L’imaginaire a toujours fait partie de moi. Ça, je ne peux pas le dénier. C’était mon terrain de jeu, ma porte de sortie dans les moments difficiles et même une manière d’apprendre. Bref, l’imaginaire animait la majorité de mes journées.
Par contre, comme à peu près tout le monde, j’ai dû faire face à la réalité. Très rapidement, on m’a fait comprendre que l’art visuel n’était pas nécessairement la définition d’une sécurité financière et d’avenir. Je devais me trouver un travail qui payait les factures, l’épicerie et le loyer. J’ai donc fait mes études en graphisme qui, a mes yeux, étaient une manière de rendre l’art rentable.
Entrer dans le moule
C’est ainsi que, tranquillement, je me suis entré dans une case. J’ai travaillé comme graphiste pour une entreprise pour finalement être dégouté de la profession, car elle ne nourrissait pas un besoin plus profond. Alors, pour me sortir de la, j’ai changé de voie et me suis tourné vers un poste d’agente administrative.
J’ai bénéficié d’une stabilité, mais ma vie s’est transformée en une routine monotone de métro-boulot-dodo. Aucune satisfaction. Bien que je possède les compétences d’une artiste visuelle, je n’étais pas à mes yeux une assez bonne pour être une artiste professionnelle.
Et tranquillement, l’idée que la créativité n’appartenait qu’à une élite s’est installé en moi.
Point de bascule
Le problème c’est que je n’avais pas envie d’en rester là. Je devais faire quelque chose, car je me sentais mourir à petit feu.
J’ai fait des recherches pour trouver des activités créatives simples et accessibles partout. Tout ce que je trouvais c’était du collage ou de l’art thérapie. Pour moi, ça n’avait pas de sens, car la créativité était plus grande que ça. J’ai eu de la difficulté à comprendre pourquoi je me sentais si lourde et coincée dans un moule qui ne me convenait pas.
La remonté
J’ai fini par trouver des petites activités simples à utiliser avec les 5 sens, comme celui d’inventer des phrases avec 5 éléments que je percevais. Ce n’est rien d’extraordinaire, mais je sentais que ça me nourrissait sans que j’aie à acheter tout le matériel pour créer. J’avais besoin d’un papier, un crayon et ce qui m’entourait.
Et j’ai finalement mis la main sur le livre de Julia Cameron. L’activité des pages du matin qu’elle propose dans son livre a été très libératrice. C’est probablement LA pratique que j’ai gardée depuis cette époque. La pratique a beaucoup été modulée en fonction de mon évolution, mais m’est toujours très précieuse.
Les pages du matin
En quoi ça consiste au juste ? C’est aussi simple que d’écrire trois pages au réveil avec un café ou un thé. Noircir les pages sans contraintes. Pas besoin d’être parfait. Pas besoin d’être clair ou d’avoir un fil conducteur. Je le vois un peu comme prendre son cerveau et le mettre sur papier. Toutes les idées qui nous passent par la tête. Même l’auteur elle-même dit : « Il n’y a pas de façon incorrecte de faire ses pages du matin. »
Pourquoi ça fonctionne ?
La vision de Julia Cameron est que ça permet d’aller de l’autre côté de notre peur, de notre négativisme, de nos humeurs. Et qu’est-ce qui se trouve de l’autre côté ? Notre centre créateur. Car nous devons nous souvenir que l’idée est de simplement écrire TOUT ce qui nous passe par la tête. La liste de tâches à faire, nos frustrations, nos rêves, etc.
J’ai commencé un nombre incalculable de fois mes pages du matin avec « je ne sais pas quoi écrire », et j’ai fini avec 4 ou 5 pages de discussion avec moi-même.
J’ajouterais que ça permet de rendre les émotions, les idées, les concepts et les rêves tangibles. Et souvent de les rendre tangibles, permets de s’en détacher et de l’observer d’une manière plus objective. Le meilleur exemple que je peux donner, c’est lorsque j’ai un rêve très intense et émotif. Le simple fait de l’écrire me permet de me détacher de celui-ci et d’avoir un regard plus objectif sur sa signification.
Reconnexion à l’imaginaire
C’est avec des activités créatives à gauche et à droite et une curiosité inlassable que j’ai su redécouvrir cette magie en moi, qui est mon imaginaire. Comme je l’ai dit précédemment dans un article, l’imaginaire n’est pas que des dragons, des princesses et des chevaliers. Ça peut être aussi très ancré dans le présent. Dans mon cas, c’est souvent ce qui me permet de manifester ce que je désire réellement. Car l’imaginaire se détache de notre côté cartésien. C’est l’espace où nous nous autorisons à aller au-delà du champ des possibles. Souvent c’est la fontaine de jouvence des idées qui alimente notre quotidien.
La créativité sauvage
Avec les années d’exploration, je comprends mieux comment s’active la créativité dans notre corps. Elle s’active dans notre cycle, dans nos émotions, au travers d’un fort instinct animal (un ressenti rapide, inconscient et automatique) ou une puissante intuition (perception plus subtile, profonde et intérieure), etc.
La créativité reste, à mon sens, une danse entre son environnement et ses sens. Comme notre contexte change et nous évoluons aussi, ce n’est jamais vraiment constant. Des fois, nous sommes plus créatives, d’autres moins.
Cependant, je ne prétends pas être experte en la matière. Je suis toujours en mode exploration. Même ce écrire dans ce blogue ou partager mes œuvres reste une manière pour moi d’ouverte et en évolution. Car ce n’est qu’avec le recul que je constate que la frustration que j’ai sentie face à la réalité imposée a été l’éveil d’un feu intérieur qui brûle encore.
Alors, je crois que c’est important de contester le statu quo. Ose te demander : « et s’il y avait plus grand ? » Et d’ailleurs, je te pose la question aujourd’hui…
Et s’il y avait plus grand, qu’est-ce qui serait possible ?
Référence
Cameron, J. (2022). Libérez votre créativité. J’ai Lu.
Crédit photo entête : Patrick Hendry, Unsplash

Auteur
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Femme rebelle et sauvage. Elle est non seulement l’artiste du blogue, mais elle est celle qui revendique l’unicité de chacun. Au travers de son histoire, elle raconte qu’il est possible d’être créatif sans se perdre dans des normes.
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