As-tu déjà eu des formations obligatoires dont tu ne comprenais pas le sens ?
Cette formation n’était pas liée à tes tâches directes. Et même si ça pouvait être lié à la compagnie, ça ne voulait absolument rien dire pour toi.
L’instant est encore plus pénible quand c’est accompagné d’une frustration de perdre son temps. Et soyons honnêtes, les formations en ligne en entreprise ne sont pas toujours les plus stimulantes.
Il va même arriver que la formation aborde des notions vues par le passé.
Soit parce que c’est une formation obligatoire annuelle pour respecter les normes de la compagnie.
Soit nous connaissons déjà la matière pour l’avoir appris auparavant. Bref ! Ces formations procurent un sentiment pêle-mêle de frustration, d’injustice, de perte de temps et de perte de motivation. Ça peut même aller jusqu’au sentiment de se faire passer pour un imbécile.
Alors, on peut dire adieu à la motivation intrinsèque.
Dernièrement, j’ai été confronté à ce genre de situation. Je devais faire une formation en ligne qui n’avait pas de lien avec mon quotidien et qui n’était pas visuellement attrayante et lisible (la graphiste en moi en a pris pour son compte).
J’avais tous les critères pour détester cette formation en ligne dite obligatoire. J’avais cette affreuse sensation de lire et de relire sans comprendre. Je rageais devant mon écran d’ordinateur.
Un peu plus tard dans la même semaine, j’ai aperçu un balado sur les informations sensibles versus les IA (intelligence artificielle). Ce n’était pas exactement le sujet de la formation, mais il s’en approchait. Soudainement, la formation avait plus de sens et c’est là que j’ai allumé.
Et si, je prenais la responsabilité d’optimiser les formations obligatoires ?
Avec mon ami chatty (le surnom de ChatGPT), j’ai décidé d’explorer quelques pistes de réflexion et de solutions pour augmenter ma motivation intrinsèque face aux formations obligatoires et les maximiser. Et voici ce que je propose.
Établissement d’objectifs d’apprentissage personnels
Pour plusieurs d’entre nous, l’objectif de l’apprentissage est d’obtenir une certification et d’être un expert dans un domaine. Ou encore, c’est pour répondre à la demande de formation continue pour conserver son statut (ou son permis).
Les temps changent ! Aujourd’hui, nous sommes appelés à apprendre à apprendre. Mais pour aider, c’est essentiel d’établir des objectifs. Ces buts peuvent être liés au travail ou pas. L’idée est de toujours être en mode apprentissage.
Pourquoi un objectif pour des formations imposées ?
Dans toutes formations, il y a systématiquement des pépites ou des filons qui peuvent nous être utiles. Donc, sans objectif clair, ces pépites deviennent de simples cailloux sans importance.
Par exemple, une formation sur les données sensibles. Je m’intéresse de plus en plus au IA. Manifestement, dans un monde où l’information est de plus en plus accessible, il est évident que les données sensibles est un filon à explorer. En conséquence, la formation sur les données sensibles n’avait peut-être pas de sens sur le coup. Mais, elle m’a amenée à m’intéresser et être curieuse sur le sujet.
Comment établir ses objectifs ?
Il existe plusieurs techniques, livres et professionnels pour nous aider à établir des objectifs SMART. Et comme ce n’est pas mon sujet d’expertise, je ne vais pas m’y attarder.
Cela dit, voici ma vision. Je crois que les buts peuvent être sur différents niveaux. Ça peut être un thème d’intérêt général (comme mon intérêt pour les intelligences artificielles ou la créativité individuelle). Ça peut être lié à un rêve (je rêve de faire du surf) ou un ambition de carrière ou de vie (je souhaite devenir formateur ou aller vivre temporairement en Corée du Sud). Enfin, ces objectifs peuvent être reliés à des valeurs (je prône les droits des femmes ou de la diversité).
Ce qui rend la chose encore plus intéressante, c’est que nous ne sommes pas obligés de nous en tenir à un objectif. Il peut y en avoir plusieurs et ils peuvent évoluer. L’idée est d’avoir une ligne directrice permettant de capter les informations, même les plus subtiles et s’en servir pour notre quête de vie.
Développement de compétences en autoapprentissage.
Pour plusieurs, l’apprentissage se résume à s’asseoir devant un enseignant et écouter la matière. À l’âge adulte, c’est un peu plus complexe que ça, car nous avons tous un bagage de connaissances et d’expériences. Il n’est pas rare que certaines formations soient en fait la déconstruction d’anciennes informations que nous avions. Cette déconstruction demande un certains accueil et observation de soi.
Créer un réseau
L’apprentissage lui-même est la création de liens avec ce qui est déjà. Généralement, l’acquisition d’une nouvelle connaissance (ou idée) va être soutenue en activant un contenu semblable dans notre réseau de connaissances actuelles. Nous enrichissons les connaissances déjà acquises et nous les organisons dans un réseau de connaissances.
À partir de ce constat, avant de commencer une formation, il serait intéressant de se questionner sur le sujet. Qu’est-ce que nous savons déjà sur le thème abordé ? Ainsi, ça nous permet d’activer notre mémoire et d’enrichir nos connaissances sur le sujet. Ce qui donne un peu plus de sens à la formation.
Apprendre à apprendre
Un outil qui me soutient dans la recherche d’informations pertinentes dans des formations obligatoire, c’est de connaitre et respecter mon mode d’apprentissage.
- Qu’est-ce que ce que je peux mettre en place pour m’aider à apprendre ?
- Est-ce que j’ai besoin d’un endroit calme ?
- Est-ce que j’ai besoin de bruits blancs en ambiance (du style d’un café) ?
- Est-ce que j’ai besoin d’occuper mes mains ? D’être debout ou assis ?
- Est-ce que j’assimile mieux avec un audio, des visuels ou de la lecture ? Ou l’ensemble de ses réponses ?
- Est-ce que je peux apprendre pendant un court laps de temps ?
Ce n’est qu’une petite liste d’éléments à constater. Clairement, l’observation ne se fait pas en claquant des doigts, mais en évolution constante.
Ensuite, comment enregistrons-nous l’information ?
Est-ce qu’on a besoin d’écrire (comme écrire un blogue) ? De discuter avec des collègues ? De défier les anciennes informations aux nouvelles à haute voix en faisant les 100 pas dans le bureau ?
Il n’y a pas une meilleure manière pour encoder l’information. C’est de trouver sa propre voie qui fonctionne pour soi. Et ces techniques peuvent évoluer. J’ai tendance à croire que ça peut varier selon le cadre avec lequel nous sommes confortables. D’ailleurs, osez des techniques d’apprentissage ! Voici quelques idées par où commencer.
- Second brain (ou second cerveau)
- L’apprentissage inversé
- La méthode Feynman technique
- Carte mentale
- Pomodoro
Pour aider à mieux visualiser notre manière d’apprendre, je suggère de participer à des formations sur des sujets qui nous intéressent. Domestika, Udemy, Google, Linkedin et plusieurs autres plateformes offrent une multitude de possibilités. Il suffit de chercher le sujet d’intérêt.
Pour aider à l’observation, je propose une grille d’observation. Cette grille peut être utilisée à la fin de toutes formations. L’objectif est de davantage comprendre ce qui fonctionne pour soi.
Recherche de ressources complémentaires
La formation est terminée. On a réussi les évaluations de compréhension sans trop de mal et on retourne au travail sans trop s’en préoccuper.
Effectivement, nous pouvons nous en tenir à ça.
Comme nous pouvons bonifier l’information reçue à notre avantage. Il ne faut pas oublier que nous sommes responsables du développement de nos compétences. Pourquoi ne pas maximiser les formations reçues ?
Les formations offertes par l’employeur sont souvent construites à partir du spectre de sa vision et ses besoins. De plus, sur certains sujets, la formation pourrait être qu’une entrée en matière. Néanmoins, il n’est pas rare que le thème abordé soit beaucoup plus large.
Rester curieux
Rester curieux ne veut pas dire d’éplucher tous les articles sur le sujet ou devenir un expert en la matière.
Ça peut être d’échanger avec ses collègues. Comme je l’ai expliqué plus tôt dans le texte, nous avons tous un réseau de connaissances. Selon les expériences et les apprentissages que nous avons, il est possible qu’un collègue ait un son de cloche différent du nôtre. Cette différence peut permettre de pousser la réflexion sur le sujet.
Être curieux peut-être aussi de rester à l’affût. La vie étant bien faite, il est probable que vous entendez un balado ou un vidéo qui traite du sujet. Ou encore qu’un vous tombiez sur une publication sur les médias sociaux qui y fait référence.
Par exemple : J’ai fait une formation sur les données sensibles. A priori je n’avais aucun intérêt dans la formation. Toutefois, alors que je faisais une recherche sur un autre sujet, je suis tombé sur un balado sur l’IA et la protection de la vie privé (quand même relié données sensibles). C’est d’ailleurs à ce moment que j’ai pris conscience du pouvoir des formations obligatoires (même les plus ennuyeuses). Elles permettent d’ouvrir les horizons.
Et bien entendu, si le sujet nous intéresse vraiment, rien ne nous empêche de faire des recherches et demander à notre employeur des ressources supplémentaires pour pousser notre apprentissage.
En conclusion, je comprends que j’ai encore plus de pouvoir sur les formations que je reçois. La compréhension de mes objectifs et de mes champs d’intérêt me permettre d’être ouverte aux liens que je n’aurais pas vus autrement. L’observation de mon apprentissage (tout particulièrement depuis j’ai entamé mes cours à l’université) me permet de me créer une structure pour comprendre et retenir l’information pertinente. Et enfin, la petite bibitte exploratrice que je suis à l’occasion d’assouvir sa curiosité et de me créer un réseau de connaissances qui fait du sens dans ma quête de vie.